Réseau de Recherches Fondées sur les pratiques psychothérapiques (5)Point sur le pôle Alzheimer |
C’est dans les pages consacrées aux questions préalables que le lecteur trouvera des informations sur l’intérêt d’avoir constitué un pôle Alzheimer, sujet âgé dans le cadre du Réseau de Recherches Fondées sur les Pratiques Psychothérapiques (RRFPP).
Le reste de ce numéro présente la méthodologie utilisée qui est parallèle à celle du pôle « borderline ». Il convenait cependant de l’adapter au sujet âgé présentant ou ne présentant pas une maladie d’Alzheimer. Cette démarche à été entamée à l’automne 2008 et mérite probablement d’être encore affinée.
Trois vignettes cliniques présentent en exemple, des situations différentes montrant ainsi la complexité et la variété des difficiles prises en charge de ces patients qui nécessitent des acteurs de terrain multiples et bien formés.
Cette brève introduction a seulement pour objet de rappeler que cette dynamique doit se poursuivre. Dans le numéro de septembre 2008 de Pour la recherche il était indiqué qu’il y avait 18 inscrits dans le pôle Alzheimer. Il faut maintenant avancer et développer les groupes de pairs, qui sont les vrais artisans de la recherche.
Le plan 2008-2012 sur la maladie d’Alzheimer entame sa deuxième année, les choses bougent. Le RRFPP est une occasion unique de tester l’efficacité des psychothérapies d’une manière rigoureuse. Seule, l’implication du plus grand nombre permettra cette dynamique.
La balle est dans le camp des psychiatres et des professionnels utilisant
ces pratiques psychothérapeutiques
La maladie d’Alzheimer et les syndromes apparentés se caractérisent
par une altération des fonctions cognitives à laquelle sont associés
des troubles connus sous le terme de troubles du comportement, symptômes
psychiatriques ou symptômes neuropsychiatriques. Dans une dimension plus
descriptive, l’International Psychogeriatric Association a proposé la
dénomination de symptômes psychologiques et comportementaux des
démences (SPCD) qui regroupent les troubles de la perception, du contenu
des pensées, de l’humeur ou du comportement fréquemment
observés chez les patients déments.
Les SPCD suscitent un intérêt croissant parce qu’ils :
- occasionnent une part importante de la souffrance des patients et des aidants,
- conditionnent fortement le mode de vie du patient et son parcours de soin.
La prise en charge des SPCD est multimodale et doit être guidée
par le niveau d’évolution de la maladie, mais aussi d’une
manière plus spécifique par le type, les caractéristiques
des symptômes présentés.
La fréquence et les regroupements de symptômes
Comparativement aux troubles comportementaux présentés chez l’adulte jeune, les SPCD ont des caractéristiques particulières. En effet, des symptômes même apparemment opposés sont souvent associés entre eux. Des symptômes peuvent être présents à un moment de l’évolution, puis disparaître et réapparaître. Cela rend parfois difficile l’utilisation de critères diagnostiques nécessitant la présence stable de symptômes pendant une durée déterminée (par exemple, pour un épisode dépressif majeur).
La fréquence des SPCD est importante puisque plus de 85% des patients atteints de maladie d’Alzheimer présentent ce type de symptômes. Il existe cependant une grande variabilité interindividuelle (McKeith & Cummings, 2005). Un tiers des patients présentent des symptômes qui ont une intensité sévère (Eustache et al., 2002). La fréquence tend généralement à augmenter avec la sévérité du déficit cognitif même si des pics peuvent survenir à des moments particuliers de l’évolution. Par exemple, les symptômes dépressifs ou l’apathie sont fréquents dans les formes légères à modérées. La majorité des études évaluant la fréquence des SPCD ont été effectuées avec l’Inventaire Neuropsychiatrique (NPI). La figure 1 présente les résultats des principales études européennes (Robert, 2005 ; INSERM, 2007). Quelle que soit la sévérité, le symptôme le plus fréquemment rencontré est l’apathie suivie des symptômes dépressifs et de l’anxiété.
A partir des études effectuées avec le NPI, plusieurs analyses
factorielles ont été effectuées afin de subdiviser les
SPCD en sous-groupes cohérents de symptômes. L’étude
la plus récente (Aalten, 2007), réalisée par le groupe
de l’EADC (European Alzheimer’s Disease Consortium) sur un nombre
de patients important (n = 2354), isole 4 syndromes:
- Hyperactivité incluant les items agitation, désinhibition,
irritabilité, comportements moteurs aberrants et euphorie ;
- Psychose incluant les items délire, hallucination et troubles du sommeil
;
- Affectif incluant dépression et anxiété ;
- Apathie incluant l’apathie et les troubles de l’appétit.
Cette subdivision est cohérente d’un point de vue clinique mais
a aussi un intérêt au niveau de l’approche étiologique
des SPCD.
Les symptômes psychologiques et comportementaux sont des symptômes précoces
Dans un premier temps, il a été mis en évidence une relation
entre l’existence d’antécédents personnels de dépression
et un risque plus élevé de développer une maladie d’Alzheimer
plus tard au cours de l’existence. Récemment, Ownby et al. (2006)
ont effectué une revue systématique de la littérature
afin de réaliser une méta-analyse. Cent cinquante trois études
ont été dans un premier temps sélectionnées. Seulement
20 de ces études présentaient des données suffisantes
pour permettre de calculer un odd-ratio (OR). Ces 20 études fournissent
des données sur un échantillon de 102 172 personnes provenant
de 8 pays différents. Les résultats montrent que les patients
avec des antécédents de dépression ont plus tendance à avoir
ultérieurement un diagnostic de maladie d’Alzheimer au cours de
leur existence.
Ces résultats suggèrent que des antécédents de
dépression sont un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer
plutôt qu’un prodrome de cette maladie.
Cette hypothèse est particulièrement pertinente quand le terme
de dépression recouvre les patients ayant présenté un épisode
dépressif majeur. La pertinence est moindre si l’on considère
uniquement la symptomatologie dépressive. Il faut rappeler que, dans
la maladie d’Alzheimer, on trouve beaucoup plus de symptômes dépressifs
isolés que d’états dépressifs majeurs complets au
sens des Classifications Diagnostiques Internationales.
L’hypothèse des symptômes dépressifs comme prodrome
ou syndrome précoce de la maladie d’Alzheimer doit aussi être
réexaminée en tenant compte de la distinction importante entre
symptôme dépressif et apathie.
En fait, il existe aussi des symptômes psychologiques et comportementaux
chez des patients présentant un trouble cognitif léger (MCI).
En utilisant le même instrument que dans la maladie d’Alzheimer
c'est-à-dire le NPI, plusieurs études indiquent la présence
de ces symptômes chez plus de 50 % des patients. Les symptômes
les plus fréquents sont l’apathie, les symptômes dépressifs
ou dysphorie, l’anxiété (Hwang, 2004 ; Geda, 2004).
Dans le cadre de l’étude multicentrique française PRE-AL
(pré-Alzheimer) sur le suivi de patients présentant un MCI (Sarrazin,
2007), il a été mis en évidence que les premiers symptômes
observés sont dans le champ de l’apathie (perte d’intérêt,
perte d’initiative) mais ne sont pas spécifiquement dépressifs,
même quand la dépression est mise au premier plan.
Après 3 ans, 59 patients (27,2 %) ont développé une Maladie
d’Alzheimer. Le seul symptôme comportemental prédicteur
d’un risque de conversion vers la Maladie d’Alzheimer est l’apathie,
la perte d’intérêt (Robert, 2008).
La place des traitements non pharmacologiques
Depuis la conférence de consensus de l’IPA, il est régulièrement
rappelé que le premier traitement des SPCD est non pharmacologique et
que ce n’est que dans un deuxième temps que doit intervenir l’approche
pharmacologique. L’analyse de la littérature concernant ces deux
approches est très inégale. Depuis quelques années, les études
concernant les traitements pharmacologiques sont de plus en plus nombreuses
et répondent aux critères scientifiques demandés dans
le cadre des essais thérapeutiques. Parallèlement, les études
sur les approches non pharmacologiques sont aussi très nombreuses mais
peu d’entre-elles répondent à ces critères.
Les traitements non médicamenteux recouvrent différents aspects
et objectifs (orientation dans le réel, réhabilitation cognitive,
stimulation cognitive, réminiscence thérapie…). Ces stratégies
sont largement utilisées en consultation mémoire, en accueil
de jour, dans les centres de réadaptation, les hôpitaux de jour
des départements gériatriques, par les orthophonistes, dans les
unités de soins spécialisés, les maisons de retraite médicalisées
ou résidentielles, mais il n'existe cependant que peu de preuves de
leur efficacité à court ou moyen terme.
Plusieurs revues de la littérature ont été réalisées
afin d'évaluer l'efficacité des traitements non pharmacologiques
pour les patients ambulatoires ou vivant en institution. Livingston et al.
(2005) ont par exemple identifié un total de 1632 études sur
le sujet et seulement 162 ont satisfait l'ensemble des critères scientifiques
d'inclusion à la revue. Des méthodes spécifiques d'éducation
des aidants ou des équipes soignantes et la stimulation cognitive ont
des effets positifs sur les SPCD qui se maintiennent dans le temps. Les auteurs
soulignent que le manque de résultats significatifs concernant les autres
types de thérapies ne constitue pas une preuve de leur inefficacité.
Les conclusions sont néanmoins restreintes du fait du nombre limité de
recherches avec un haut niveau de qualité scientifique.
Une telle démarche commence à être initiée pour
les techniques de stimulation cognitive, par exemple dans le cadre du protocole
de recherche ETNA3 qui évalue l’efficacité de 3 thérapeutiques
non médicamenteuses chez les patients présentant une maladie
d’Alzheimer et vivant en ambulatoire. Dans le même sens, l’étude
TNM en EHPAD vient de montrer l’intérêt de la formation
des professionnels en Institution. Par contre, il n’existe encore aucune étude
sur la place des psychothérapies. Il semble pourtant naturel de penser
que les dimensions émotionnelles et de personnalité sont des
facteurs individuels ayant une influence sur le parcours de vie et le parcours
de soin des patients. C’est dans cette perspective que le pôle
Alzheimer du RRFPP peut avoir une place privilégiée.
Définition des populations concernées par les études dans le cadre du Réseau
L’étude porte sur l’effet des interventions psychothérapiques et psychologiques sur les symptômes psychoaffectifs ou les troubles du comportement chez des personnes âgés chez lesquelles une dimension fonctionnelle coexiste avec le processus déficitaire.
L’inclusion et l’exclusion
Situations de départ :
- patients présentant une maladie d’Alzheimer ou une pathologie
apparentée,
- autres pathologies avec un diagnostic établi (par exemple état
dépressif majeur au sens du DSM).
Les interventions
Il peut s’agir soit de psychothérapie ou d’intervention psychologique individuelle, soit de psychothérapie ou d’intervention psychologique en groupe.
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Un travail d’approche pour une patiente opposante
et une famille en difficulté
Madame H. est une femme âgée de 71 ans, veuve depuis plus de 20
ans, ancienne enseignante supérieure en sciences naturelles.
Elle a deux enfants de 35 et 37 ans, l’un vivant dans une autre ville
et l’autre à l’étranger. Ils sont bien sûr
en contact, mais d’une manière épisodique : soit pas téléphone,
soit par des visites de leur mère. L’année dernière,
ils se sont tous retrouvés chez elle pour fêter ses 70 ans.
A cette occasion, ils ont eu le sentiment que le réseau de relations
sociales de leur mère s’était réduit et qu’elle
semblait être moins dynamique qu’auparavant. Son fils a essayé alors
de le lui faire remarquer, mais elle aurait répondu d’une manière
sèche que ce n’était pas ses affaires. Depuis, ils sont
en froid.
Comme l’indique sa fille « Notre mère a toujours eu un caractère
autoritaire. Il faut dire que ça lui a bien servi, aussi bien dans sa
famille que pour sa carrière professionnelle ».
Depuis cet anniversaire, Mme H. n’a pas rendu visite à ses enfants
et les coups de téléphone sont de moins en moins fréquents.
Inquiétée par cette situation, sa fille est venue lui rendre
visite et c’est à cette occasion qu’elle en parle à un
de ses amis médecin.
Malgré son caractère, Mme H. accepte le dépistage pour
les troubles de la mémoire indiquant que cette politique de prévention était
tout à fait favorable et que même si elle pensait n’avoir
aucune difficulté, elle acceptait bien volontiers de s’y soumettre.
Au cours de cet entretien, il se confirme que Mme H. est moins active qu’auparavant.
Sa fille indique aussi qu’elle semble avoir des difficultés à gérer
ses biens. Mme H. banalise ses propos. Il n’existe aucun antécédent
médical sauf des troubles digestifs sans diagnostic précis malgré la
réalisation d’une coloscopie, il y a 3 ans. Mme H. ne prend aucun
traitement et l’examen clinique est normal.
L’évaluation cognitive met en avant un Mini Mental Test à 19/30.
La batterie cognitive courte met en évidence une désorientation
temporelle, un score de 4/10 aux cinq mots, un score de 2/7 au test de l’horloge
et une production de 8 mots à la fluence verbale Animaux (1 minute).
Du point de vue comportemental, même si elle ne voit pas régulièrement
sa mère, sa fille a rempli le NPI-réduit. Celui-ci met en évidence
une irritabilité et une anxiété surtout par les situations
nouvelles.
A la suite de cette première consultation, une IRM est réalisée.
Elle met en évidence une absence de lésion vasculaire contributive,
une atrophie cortico-sous corticale et une atrophie bi-hipppocampique.
Un mois plus tard, lors de la consultation de synthèse en présence
de sa fille, le diagnostic de maladie d’Alzheimer est évoqué.
Sa fille paraît émotionnée tandis que Mme H. reste froide
et tient ces propos : « Et bien puisque c’est comme ça,
je prendrai les traitements, je lutterai contre cette maladie, mais ne prenez
pas ce prétexte pour essayer de me surveiller. Je suis malgré tout
capable de me débrouiller seule ».
Le médecin prescrit un inhibiteur de l’acétylcholinestérase.
Il n’aura des nouvelles de la patiente que 2 mois plus tard. Toujours
par l’intermédiaire de sa fille qui essaie de revenir beaucoup
plus fréquemment la voir, nous apprenons que le traitement avait été mal
supporté et que sa mère l’avait arrêté d’elle-même.
Une nouvelle consultation est réalisée.
Il y a une diminution progressive des activités de la vie quotidienne,
avec toujours un refus de Mme H. d’accepter l’aide de sa fille
ou les aides qu’elle essaie de mettre en place. Chaque fois qu’il
lui est fait une remarque ou proposé une aide, elle perçoit cela
comme une ingérence et comme une tentative de la limiter et elle juge
cette attitude comme dévalorisante pour elle-même. C’est
dans ces conditions qu’elle a des réactions verbales agressives
pour son entourage. Ph R.
Lorsque la situation se détériore et que l’aidant est débordé
Mme V. est une femme de 81 ans qui présente une maladie d’Alzheimer
diagnostiquée depuis plusieurs années et suivie régulièrement.
Elle vit avec sa sœur, devenue l’aidant principal.
Elle présente des troubles du comportement depuis 3 mois : inversion
du rythme nycthéméral, conduites d’opposition, hallucinations
visuelles et chute brutale des capacités cognitives. L’entourage
est épuisé. Une hospitalisation d’un mois est organisée
suivie d’une orientation vers l’hôpital de jour.
Le premier entretien se déroule dans un premier temps avec Mme V. Elle
se montre distante et réticente. Elle n’évoque ni son histoire,
ni ses troubles cognitifs.
Lorsque la sœur est présente, Mme V. devient quasi-mutique.Sa
sœur, assise légèrement en arrière, nous adresse
des gestes désespérés et nous prie de ne pas parler.
Nous tentons néanmoins d’aborder les symptômes principaux
que sont les troubles mnésiques et leur dénégation. Mme
V. intervient alors vivement « Je suis évidemment au courant que
j’ai des problèmes de mémoire ! ». Elle surprend
sa sœur. Elle ajoute « mais je n’ai pas envie d’en
parler ». A partir de cet instant, l’histoire familiale est déroulée,
marquée par les maladies longues et invalidantes du père et de
la mère. Seule la patiente, sortant de l’adolescence, a pu les
prendre en charge consécutivement et parallèlement à l’éducation
de sa sœur (accompagnement à l’école, aide aux dévoirs…),
d’une dizaine d’années sa cadette, délaissant ainsi
sa propre vie.
Subie mais jamais parlée, l’histoire de ces deux femmes continue à être
entremêlée. A l’occasion de la maladie d’Alzheimer
de l’aînée, les conséquences dans l’équilibre
des relations qu’elles ont instaurées ont provoqué le retour
au premier plan de leurs histoires communes. Par exemple, Mme V. demande à sortir
chaque jour à 16 heures. Elle dit « Je dois chercher la petite
fille à l’école… ». La sœur n’a
d’autre choix que de vaquer avec la patiente 1 à 2 heures dans
leur quartier à la recherche des écoles.
La prise en charge de cette patiente et de sa sœur a permis de rétablir
le dialogue entre ces deux femmes, rompus par la maladie de l’aînée
et ses conséquences en terme de souffrance psychique. Outre le bénéfice
des soins en hôpital de jour (lutte contre les affects dépressifs,
le repli, le désinvestissement et de ce fait, stabilisation de l’état
cognitif), les entretiens réguliers avec ces deux femmes permettent
d’atténuer les symptômes psychocomportementaux à la
maison, d’aider la sœur à mieux s’adapter aux difficultés
de la patiente et d’aborder des questions qui jusque là restaient
refoulées, leur projet de vie et d’avenir. R. A.
Une réévaluation de la stratégie thérapeutique souvent nécessaire
A 59 ans, Monsieur R. entame la dernière année de sa carrière
de juriste lorsqu’il est hospitalisé à la demande de son
médecin traitant pour évaluer des troubles de mémoire
intriqués à des symptômes anxio-dépressifs qui entravent
le déroulement normal de ses activités professionnelles comme
de sa vie quotidienne.
Depuis deux ans, il a reçu quasiment sans interruption différentes
séquences de traitements antidépresseurs, mais aucune n’a
apporté de véritable amélioration sur son état.
Une aggravation notable de ses difficultés a coïncidé avec
la retraite de son épouse qui travaillait au sein du même cabinet.
Le couple est sans enfant.
Consciente des difficultés croissantes de son mari qu’elle mettait à la
fois sur le compte d’un « burn out » professionnel et d’une
anticipation anxieuse de la retraite, celle-ci avait pris en effet l’habitude
de le seconder, discrètement, dans les derniers mois de sa propre activité.
A l’examen médical, Monsieur R. cherche ses mots, oublie fréquemment
les noms de ses clients, mais aussi certains éléments cruciaux
de leurs dossiers. Il fait le constat douloureux de ce qui est devenu désormais
son incapacité à assumer ses fonctions professionnelles. Il redoute
d’être atteint lui aussi de la maladie d’Alzheimer qui a
fini par emporter sa mère à son âge actuel après
plus de 8 années d’évolution de la maladie.
En fait, depuis le décès de cette dernière, il n’a
cessé de penser au « risque héréditaire ».
Le bilan réalisé confirmera hélas ses craintes permettant
de réévaluer fondamentalement la stratégie thérapeutique,
médicamenteuse, médico-sociale et de mettre en place un accompagnement
psychologique régulier du couple.
Une consultation génétique met également en évidence
l’existence d’une transmission autosomique dominante comme le suggérait
l’histoire familiale (identification d’une mutation du gène
de la préséniline 1). T. G.
* CHU de Nice.
** Hôpital de jour gérontopsychiatrique - SPASM, Paris.
*** Centre d’évaluation des troubles psychiques et du vieillissement,
Service Hospitalo-Universitaire, Hôpital Sainte-Anne, Paris. T.gallarda@ch-sainte-anne.fr
Retrouvez la « veille scientifique » des actualités
sur les publications concernant le pôle Alzheimer :
http://www.psydoc-france.fr/Phorum5/list.php?9
Rappel méthodologique des études
Indicateurs de changement dans le cadre des études portant sur l’approche
psychologique de patients Alzheimer. Une aide méthodologique : le livret d’évaluation et
la boite à outils spécifiques au pôle Alzheimer Le livret d’évaluation La boite à outils La formulation de cas
La FC est une formalisation de la démarche clinique. A ce titre, tout
en restant ouverte à une multi causalité, il est important de
veiller à ce qu’elle ne devienne pas une «? usine à gaz? » qui
comprendrait tellement d’éléments qu’elle serait
inutilisable dans la pratique. Ses éléments sont organisés
de façon à dessiner une configuration qui permette de relier
l’observation, les hypothèses causales et l’action thérapeutique. FC et modèles psychothérapiques La formulation de cas dans le réseau
Trois étapes de formulation Le MMSE Greco
L' Inventaire Neuropsychiatrique - NPI
L’inventaire neuropsychiatrique (NPI) est utilisé pour évaluer
les symptômes psychologiques et comportementaux chez les patients souffrant
de pathologies cérébrales. Les douze domaines comportementaux
pris en compte par le NPI sont : les idées délirantes, les
hallucinations, l’agitation/agressivité, la dépression/dysphorie,
l’anxiété, l’exaltation de l’humeur/euphorie,
l’apathie/indifférence, la désinhibition, l’irritabilité/instabilité de
l’humeur, le comportement moteur aberrant, les troubles du sommeil et
de l’appétit. Le NPI se base sur les réponses obtenues
d’un soignant informé. Lors de la cotation, il est important d’insister
sur les points suivants : 1) le but de l’interview ; 2) les cotations :
fréquence, gravité et retentissement ; 3) les questions se rapportent
aux changements de comportement du patient qui sont apparus depuis le début
de la maladie ; 4) les réponses aux questions peuvent être formulées
par « oui » ou par « non ».
L'Echelle
de qualité de vie (QOL-AD)
L’échelle de qualité de vie est un auto-questionnaire proposé aux
patients déments dont les 13 items sont : 1) Santé physique,
2) Forme, vitalité, 3) Moral, humeur, 4) Cadre de vie, 5) Mémoire,
6) Relation avec la famille, 7) Vie de couple, 8) Relation avec les amis, 9)
Image de soi, 10) Capacités à réaliser les tâches
du quotidien, 11) Capacités à se divertir, à faire des
choses pour le plaisir, 12) Situation dans son ensemble, 13) Vie dans son ensemble.
Le patient doit évaluer chacune des dimensions de 1 « mauvais » à 4 « excellent » ce
qui permet d’obtenir un score total /52 et un temps de passation.
La Geriatric Depression Scale - GDS
La GDS (Yesavage et al., 1982) est devenue l’outil diagnostique de référence
pour l’évaluation de la dépression du sujet âgé.
Cette échelle est un auto-questionnaire à 30 items dichotomiques
chacun ayant une réponse de type Oui-Non. Il faut coter un point pour
chaque réponse marquée d’un astérisque. Le score
total varie entre 0 et 30 points. Echelle Santé Maladie
L’Echelle d’Evaluation Santé-Maladie (Health-Sickness Rating
Scale, Luborsky 1975) a été conçue pour permettre au clinicien
d’établir un indice de santé de son patient, d’un
point de vue global et à partir de différentes dimensions que
nous allons décrire.
2. Renseigner la fiche résumé - ESM Nous voyons dans cet exemple que si la patiente s’est améliorée
au niveau global, certaines dimensions de fonctionnement ont peu évolué et
que la gravité des symptômes reste encore dans les cotations moyennes.
Cette évaluation peut permettre au clinicien de réajuster éventuellement
la prise en charge. Dans le protocole proposé dans les études,
cette évaluation sera recoupée avec les données issues
des autres instruments. Le Psychotherapy Process Q-set (PQS, Jones 2000) a demandé une dizaine
d’années de travail et a bénéficié de la
contribution d’un panel de cliniciens se référant à différentes
théories. C = catégories, V = valeur (moins caractéristiques, neutre,
plus caractéristiques), Nb = nombre d’items dans chaque catégorie Chacun des items est accompagné d’un commentaire pour en faciliter
la cotation. 1. Être inscrit au réseau : en faire la demande et avoir rempli
la fiche d’information (la demander par mail à mthurin@techniques-psychotherapiques.org). 2. Inclure un patient que le clinicien considère présenter une
personnalité borderline et dont il souhaite étudier le déroulement
et les résultats de la psychothérapie sur une période
d’un an. 3. S’organiser en groupe avec deux pairs qui suivent également
un patient qu’ils incluent dans les études. Les évaluations
des trois patients sont réalisées par chaque membre du groupe
de pairs. Elles sont faites individuellement et validées en groupe. 4. Au moment de l’inclusion d’un enfant : envoyer un e.mail à Monique
Thurin afin qu’elle vous donne un code pour ce patient et un code d’identification
pour vous-même (anonymisation des données cliniques). 5. Lors de l’envoi de ce code, MT vous adressera également le
livret d’évaluation pour vous aider à suivre la méthodologie. http://www.techniques-psychotherapiques.org/Reseau/BoiteOutils.html
Rappel méthodologiques des études
Les études portent sur la mise en relation des résultats avec
la démarche psychothérapique, mise en oeuvre. Il s’agit
donc d’une approche processus-résultats portant sur les pratiques
dans des situations cliniques identifiées.
Au cours des différentes réunions du comité de pilotage
du pôle Alzheimer, la méthodologie s’est précisée
et les outils ont été définitivement sélectionnés.
Les éléments déterminant cette sélection ont été la
facilité d’utilisation des instruments en pratique clinique et
leur correspondance avec les indicateurs de diagnostic, de fonctionnement et
de processus nécessaires à l’étude. Les instruments
sont décrits à partir de la page suivante.
Ils portent d‘une part, sur les symptômes et le fonctionnement
psychologique et interpersonnel et d’autre part, sur le processus des
interventions psychologiques.
Il a été mis au point afin d’aider le clinicien à se
repérer dans les différents temps de l’évaluation.
Il reprend pas à pas toutes les étapes en indiquant quel instrument
est requis, avec quelles données cliniques, à quel moment de
la thérapie et quelles sont les validations en groupe de pairs.
Une fiche récapitulative (p 3) permet de tenir à jour le travail
réalisé. En ettet, le travail clinique et le travail d’évaluation
se font en décalage suivant les possibilités du clinicien mais
aussi des possibles rencontres avec le groupe de pairs. Parfois, du temps est
perdu à retrouver et reclasser les documents.
La ligne de base de la méthodologie s’appuyant sur la « formulation
du cas », les premières pages du livret insistent sur sa
réalisation.
Des tableaux proposent l’organisation des éléments des évaluations
pour chacun des instruments.
Le livret d’évaluation est disponible sur demande des cliniciens
s’inscrivant au réseau à l’adresse suivante :
mthurin@techniques-psychotherapiques.org
Elle est disponible en ligne à l’adresse suivante :
http://www.techniques-psychotherapiques.org/Reseau/BoiteOutils.html
Elle permet d’accéder aux vidéos et diaporamas de la presque
totalité des interventions des différentes journées. Certaines
concernent spécifiquement un pôle et d’autres les journées
d’information générale et d’étape.
Concernant spécifiquement le pôle Alzheimer, une présentation
détaillée de la méthodologie, de la formulation de cas,
de différents outils est affichée.
Présentation des outils du pôle Alzheimer
La formulation peut se décliner, suivant les approches, en formulation
psychodynamique, cognitivo-comportementale, biopsychosociale (facteurs biologiques,
psychologiques et socioculturels) ou pluraliste (prenant en compte plusieurs
modèles théoriques). Cette distinction permet de préciser
les relations entre les hypothèses étiologiques et les objectifs
de chaque approche relativement au cas suivi.
Différentes FC ont été élaborées pour répondre
aux spécificités des différentes approches quant aux inférences
causales qu’elles proposent et aux objectifs qu’elles poursuivent
pour répondre aux problèmes qu’elles traitent.
Une organisation de la FC en quatre axes
Elle permet d’accueillir la pluralité des approches à partir
d’un plan simple partagé.
1. Problèmes du sujet, leur place dans le contexte de sa situation de
vie actuelle, de son histoire et de son développement.
2. Facteurs non dynamiques qui peuvent avoir contribué à son
problème (par exemple, maladie d’un proche, déménagement).
3. Intégration synthétique des données disponibles ouvrant à une
interprétation des facteurs précipitant et des influences qui
maintiennent les problèmes.
4. Première définition du but et des objectifs intermédiaires
de la psychothérapie et de la stratégie pour les atteindre.
1. A partir des informations réunies (séances psychothérapiques
retranscrites), chaque participant du groupe de pairs (GP) établit
• la plainte principale, les principaux symptômes et problèmes,
leur sévérité, leurs contextes d’apparition et de
déclenchement, le fonctionnement du patient dans les principaux domaines
de la vie, les aspects positifs sur lesquels s’appuyer ;
• une ou plusieurs hypothèses sur la façon dont un ou plusieurs
facteurs contribuent à la situation actuelle et sur les causes fonctionnelles,
structurelles et contextuelles auxquelles les difficultés et les troubles
peuvent être associés ;
• les objectifs thérapeutiques et la stratégie pour commencer à les
atteindre.
2. Le clinicien du patient rédige une formulation initiale suivant le
plan en quatre points présenté précédemment. Il
y associe les informations de base telles que les variables démographiques,
les résultats de la première évaluation avec les instruments,
les modérateurs et le DSM.
3. La formulation est discutée et validée par le GP. La discussion
inclut la façon dont les différentes interventions vont se situer
dans le temps et le pronostic. Il est essentiel de créer un climat de
non jugement dans lequel toutes les idées de formulation sont acceptables
et perçues comme ayant un intérêt.
Le MMSE de Folstein et al. (1975) est un instrument clinique standardisé d’évaluation
des fonctions cognitives conçu pour un dépistage rapide des déficits
cognitifs. Ce test est composé de 30 questions regroupées en
7 catégories : l’orientation dans le temps (5 points) ; l’orientation
dans l’espace (5 points), le rappel immédiat de 3 mots (3 points),
l’attention (5 points), le rappel différé des 3 mots (3
points), le langage (8 points) et les praxies constructives (1 point). L’âge
et le niveau socio-culturel doivent être pris en compte dans l’interprétation
du résultat. Le MMSE est un outil de dépistage et de suivi qui
permet de classer les patients selon un stade de gravité. Il est admis
par consensus qu’il existe une démence légère pour
un score total du MMSE compris entre 25 et 20, modérée entre
19 et 16, modérément sévère entre 15 et 10, sévère
entre 9 et 3 et très sévère lorsque le score total est <3.
Dans la forme originale de l’échelle, un score de 0 à 9
est normal, un score de 10 à19 correspond à une dépression
modérée, et un score de 20 à 30 correspond à une
dépression sévère. Des études ont montré qu’un
score supérieur à 13 indique avec une bonne sensibilité et
spécificité l’existence d’un état dépressif.
Rappelons que cet outil a demandé plusieurs années d’élaboration à un
groupe de cliniciens de la clinique Menninger, engagés dans la recherche
en psychothérapie. Une de leurs questions de départ a été : « Comment
et avec quel degré de qualité, des cliniciens qualifiés
appréhendent-ils le concept de «santé mentale?»??
Quelques vingt années plus tard, l’usage de l’ESM montrera
que la santé mentale peut être valablement appréciée
et située sur une échelle linéaire simple par des observateurs
cliniques expérimentés. Dix huit études confirmeront la
fiabilité et la validité de l’échelle (durée
12 années). L’outil sera importé en France à partir
de la traduction de Gerin, Peyras et Tissot en 1982, période où l’évaluation
des psychothérapie commence en France sous l’impulsion de Gérin
et Dazord.
Le document pour la cotation de l’échelle se compose de plusieurs éléments
:
34 descriptions de “cas types” (16 hommes et 18 femmes représentant
une variété de diagnostics) permettent d’attribuer globalement
un score santé-maladie (de 100 à 0) au patient, à partir
de ses symptômes et de son fonctionnement. Ces descriptions ne sont pas
pertinentes pour les patients du pôle Alzheimer, cependant les différentes
dimensions qui sont évaluées sont très intéressantes.
Utilisation de l’echelle
1. Coter l’échelle globale puis chacune des sept échelles
analogiques centrées sur des dimensions de fonctionnement. Vous avez
donc à votre disposition 8 fiches d’évaluation à coter
de 0 à 100 :
1. Estimation globale.
2. Le besoin du patient d’être protégé et/ou aidé par
le thérapeute ou l’hôpital et, à l’opposé,
la capacité du patient de fonctionner de façon autonome.
3. La gravité des symptômes du patient (le degré de désorganisation
de la personnalité qu’ils traduisent).
4. Le degré subjectif du malaise et de la détresse du patient.
5. Les conséquences de l’état du patient sur son entourage
(danger, malaise, etc ... ).
6. Le degré d’utilisation par le patient de ses capacités,
notamment dans le travail.
7. La qualité des relations interpersonnelles du patient (chaleur, intimité,
authenticité, proximité, degré de distorsion de sa perception
de la relation, contrôle de l’impulsivité dans la relation).
8. L’ampleur et la profondeur des intérêts du patient.
Année - semaine :
Patient (code) :
clinicien (code) :
cotateur 2 (code) : cotateur 3 (code) :
Evaluation : début de psychothérapie, fin de psychothérapie,
suivi ultérieur après psychothérapie
Cotation des 8 échelles
3. Comparer et discuter les cotations en groupe de pairs
Chacun des membres du groupe de pairs fait sa propre cotation.
Le groupe de pairs se réunit pour comparer les scores, argumenter les
différences et arriver à un accord inter-pairs (validation).
La cotation et la validation de cette échelle est très rapide.
Les résultats sont réunis dans un tableau pour comparaison des évaluations.
Questionnaire de configuration psychothérapique
(version adultes).
Le PQS constitue un langage commun pour décrire le processus de la thérapie à partir
de 100 items. Chaque item est conçu pour être observable, éviter
les références à une théorie spécifique.
Il est destiné à être en grande partie neutre et à pouvoir être
utilisé pour n’importe quelle thérapie. Le PQS permet de
représenter un éventail d’interactions thérapeutiques
et notamment de caractériser systématiquement les interactions
thérapeute-patient. L’étude des processus de changement; à partir
de l’évolution des configurations caractéristiques de la
thérapie, n’est pas seulement une comparaison de tableaux statiques,
mais prend en compte la dynamique de leur variation dans leur contexte d’expression
(approche transactionnelle).
L’évaluation se fait à partir de séances entières
(notes extensives, éventuellement complétées d’enregistrements
audio), ce qui offre une grande possibilité de cerner les éléments
importants et de mieux évaluer leurs effets dans le processus de la
thérapie. Le but général de l’instrument est de
fournir un index significatif du processus thérapeutique qui puisse être
utilisé dans des analyses comparatives ou pour des évaluations
pré et post thérapies.
Le PQS utilise la méthodologie du tri forcé. Cette méthodologie
conduit à hierarchiser l’importance de chaque items descriptif.
Elle oblige à classer un nombre défini d’items dans les
9 catégories qui vont du plus caractéristique (+4), au moins
caractéristique (-4), en passant par une case neutre (0) (cf. tableau).
Le PQS comprend trois types d’items
Ils portent respectivement sur :
1. Les attitudes, les sentiments, le comportement ou l’expérience
du patient.
2. Les actions et les attitudes du thérapeute.
3. La nature des interactions au sein de la dyade, le climat ou l’atmosphère
de la séance.
Exemples des différents types d’items :
1er type : Item 26. Le patient ressent un affect désagréable
ou pénible (douloureux).
• Placer vers caractéristique si le patient exprime des sentiments
de honte, de culpabilité, de peur, ou de tristesse au cours de la séance.
Un placement extrême indique l’intensité de l’affect.
• Placer vers non caractéristique si le patient n’exprime
pas de tels sentiments pénibles, ou exprime des sentiments de confort
et de bien-être.
2ème type : Item 2. Le thérapeute porte attention au comportement
non verbal du patient, c-à-d, à la position du corps et à la
gestuelle.
• Placer vers caractéristique si le thérapeute porte attention
au comportement non-verbal du patient, tel que des expressions faciales, rougeur,
rire, gorge nouée, ou les mouvements de corps. Par exemple, le thérapeute
précise que bien que le patient dise qu’il (elle) est fâché,
il sourit.
• Placer vers non caractéristique s’il y a peu ou pas d’éléments
sur le comportement non verbal.
3ème type : Item 39. La relation présente une qualité concurrentielle.
• Placer vers caractéristique si, soit le patient, soit le thérapeute
semble en compétition avec l’autre. Cela peut prendre la forme
de vantardise, d’une attitude de surenchère, ou de rabaisser l’autre
; par exemple le patient suggère que le thérapeute vit une vie
cloîtrée alors qu’il vit lui-même et travaille dans
le monde réel.
• Placer vers non caractéristique s’il y a peu ou pas de
sentiment de compétitivité entre le patient et le thérapeute.
Il existe trois ordres de cotations?:
• Caractéristique = présence d’éléments
caractéristiques selon définition.
• Neutre = non pertinent ou sans importance dans la séance.
• Non caractéristique = absence d’un comportement ou d’une
expérience remarquable.
Les évaluateurs sont parfois incertains pour placer un item dans la
catégorie « neutre », ou dans la catégorie «?non
caractéristique??». Un élément devrait être
placé dans la catégorie « neutre » quand
il est vraiment non pertinent ou sans importance dans le contexte clinique
actuel. Un placement plus extrême (-3 ou -4) dans le «?non caractéristique?» signale
que l’absence d’un comportement ou d’une expérience
particulière est remarquable. En d’autres termes, un événement
dont il serait important de noter l’absence afin de réaliser une
description plus précise de la séance devrait être classé dans
la catégorie «?non caractéristique?» plutôt
que «?neutre?».
Par exemple, l’item 92. Les sentiments ou les perceptions du patient
sont liés aux situations ou comportement du passé.
• Placer vers caractéristique si plusieurs liens ou des connexions
essentiels sont réalisés entre les perceptions par le patient,
d’une expérience ou d’événements actuels avec
celles et ceux du passé ; par exemple, le thérapeute fait remarquer
(ou le patient réalise) que des peurs actuelles d’abandon proviennent
de la perte d’un parent durant l’enfance.
• Placer vers non caractéristique si les expériences actuelles
et passées sont discutées mais non reliées ouvertement.
• Placer vers la catégorie neutre si ces sujets ne sont que très
peu discutés ou pas du tout.
Un logiciel permet de faire une cotation informatisée, ce qui facilite
le travail et en réduit le temps. La cotation de chacun des pairs est
insérée dans un document word pour la validation en commun. La
version validée sera conservée dans une base de données,
ce qui permettra l’analyse ultérieure du processus et son éventuelle
comparaison avec celui de cas analogues l
Informations pour démarrer les études
Consultez la boite à outils des membres du réseau :
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contact : Monique Thurin
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