Conduites alimentaires
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Date: June 20, 2016 10:20AM
Mediscoop / Le Parisien 20 juin 2016
Le Parisien « Anorexie : le plaisir de maigrir »
Le Parisien s’interroge : « Et si on s’était trompé depuis des années sur l’anorexie mentale ? Le plaisir de perdre du poids et non la crainte de grossir serait à l’origine de cette maladie qui touche 0,5% de la population, notamment les jeunes filles. C’est la conclusion de l’étude menée par le centre hospitalier Sainte-Anne, en collaboration avec l’Inserm et l’université Paris-Descartes, dont les résultats ont été publiés dans Translational Psychiatry ».
Philip Gorwood, qui a mené ce travail, indique que « les femmes atteintes d’anorexie mentale ressentent qu’elles doivent perdre du poids pour aller mieux. Elles sont dans une sorte de quête désespérée : maigrir un peu plus pour moins souffrir. Et leur cerveau leur indique que la réponse au mal-être, c’est la restriction alimentaire ».
Le quotidien relève donc que « l’anorexie relèverait d’un processus addictif », et explique que « le chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et son équipe ont fait passer un test à 71 patientes atteintes d’anorexie mentale et à 20 femmes non malades. Des électrodes ont été placées sur leur peau pour mesurer leur taux de sudation. Celui-ci augmente lorsque le sujet ressent une émotion ».
« Une fois ce dispositif mis en place, les chercheurs ont montré aux jeunes femmes des images de personnes en surpoids et des photos de femmes en sous-poids. A la vue de ces corps maigres, une sensation de plaisir a été détectée chez les sujets malades », continue Le Parisien.
Philip Gorwood remarque qu’« il s’agit de l’effet récompense de la maigreur ». « Et la génétique, qui explique l’anorexie à 70%, n’est pas étrangère à ce phénomène », observe le quotidien.
Le Parisien précise que « les médecins ont ainsi mis en lumière l’importance du gène BDNF dans le processus addictif. Mais ce gène reste un acteur parmi d’autres. Ces découvertes ouvrent en tout cas de nouvelles perspectives en matière de traitement, aucune solution thérapeutique n’existant pour le moment ».
Le journal souligne enfin que « pour Philip Gorwood, la gymnastique cognitive est l’une des pistes à explorer. Il s’agirait de faire travailler le cerveau avec des jeux informatiques et, plus précisément, de stimuler certaines fonctions déficientes du circuit de la récompense pour qu’il gagne en souplesse ».