Addictions : Effets du cannabis : les preuves scientifiques passées au crible
Posted by:
root (IP Logged)
Date: January 19, 2017 10:40AM
« Effets du cannabis : les preuves scientifiques passées au crible »
Le Figaro/ Mediscoop 19/01/2016
Le Figaro fait savoir que « les académies américaines des Sciences, d’Ingénierie et de Médecine ont publié un rapport très complet sur les effets du cannabis sur la santé. L’occasion de faire le point à l’heure des débats sur la légalisation ».
Le journal relaie ainsi les conclusions de ce « monumental travail abattu par les académies américaines des Sciences, d’Ingénierie et de Médecine : en 440 pages d’un rapport très complet, les auteurs y passent au crible plus de 10.700 études publiées depuis 1999 sur les effets sur la santé (positifs et négatifs) du cannabis ou de ses dérivés ».
Le Figaro indique que « sur les effets thérapeutiques comme sur les divers risques liés à la consommation de cannabis, les auteurs ont classé les preuves selon qu’elles étaient «concluantes» (essais contrôlés randomisés, avec des données de qualité et sans biais majeur), «substantielles» (plusieurs études solides et bien menées), «modérées» (plusieurs limitations dans les études), «limitées» (preuves fragiles et biais possibles) ou «insuffisantes» (résultats mitigés, pas assez de travaux publiés, importants biais possibles) ».
« Les auteurs émettent aussi des recommandations pour permettre que soit menée une indispensable recherche de qualité sur le sujet », ajoute le quotidien.
Le journal évoque notamment « l’efficacité mesurée du cannabis thérapeutique » : « Les Sages estiment qu’il existe des preuves concluantes sur les douleurs chroniques chez l’adulte (les patients éprouvent une baisse significative de leurs symptômes), et les nausées et vomissement causés par la chimiothérapie (certains cannabinoïdes pris par voie orale sont efficaces pour prévenir et traiter ces troubles) ».
« Contre les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaques, des «preuves substantielles» indiquent que l’usage à court terme de préparations orales améliore les symptômes rapportés par les patients », note le quotidien.
Concernant les « preuves modérées », Le Figaro indique que « les cannabinoïdes semblent efficaces contre les difficultés de sommeil associées à certaines pathologies (syndrome d’apnée obstructive du sommeil, fibromyalgie, douleurs chroniques, sclérose en plaques) ».
« Les preuves sont en revanche limitées quant à l’amélioration de l’appétit chez les patients HIV, des mesures cliniques de certains symptômes chez les patients atteints de sclérose en plaques, du syndrome de Gilles de la Tourette, ou des symptômes anxieux et liés au stress post-traumatique. Une association statistique limitée plaide en faveur d’un meilleur pronostic après un trauma crânien ou une hémorragie intracrânienne », précise le journal.
Le quotidien ajoute : « Impossible de conclure sur l’efficacité contre le cancer, y compris les gliomes, et les anorexies liées au cancer, le syndrome de l’intestin irritable, l’épilepsie, certains symptômes liés aux blessures de la moelle épinière, la sclérose latérale amyotrophique, la chorée de Huntington ou Parkinson, l’aide à l’abstinence d’autres substances addictives, les psychoses schizophrènes ».
Et sur « les dangers réels ou supposés d’une consommation récréative », Le Figaro remarque entre autres que « des preuves modérées montrent qu’il n’y a pas de lien statistique entre la consommation de cannabis en elle-même et l’augmentation du risque des cancers associés à l’usage du tabac […] ; en revanche, des preuves limitées l’associent à un type particulier de cancer des testicules ».
Le quotidien observe en outre que « l’usage du cannabis est statistiquement associé au risque de développer une schizophrénie ou d’autres psychoses, avec un risque d’autant plus grand pour les gros consommateurs, mais impossible encore d’affirmer un lien de causalité ».
« En revanche, les malades psychotiques consommateurs de longue date de cannabis semblent avoir de meilleures performances dans des tâches d’apprentissage et de mémoire (preuves modérées) ; l’influence sur les symptômes de la schizophrénie reste à prouver (preuves modérées à limitées). Les preuves sont modérées également quant à l’augmentation des symptômes chez les bipolaires en cas d’usage quasi-quotidien, ainsi que sur la survenue de troubles de l’anxiété, dépression, pensées ou passages à l’acte suicidaires », remarque Le Figaro.