Addictions : La mémoire revient avec l'arrêt du cannabis
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Date: November 15, 2018 02:16PM
Mediscoop/Le Figaro 15 novembre 2018
Aude Rambaud relate dans Le Figaro « la conclusion encourageante d’une étude américaine menée auprès de jeunes âgés de 16 à 25 ans. […] Un mois d’abstinence de cannabis et la mémoire revient ! ».
La journaliste explique qu’« une étude menée au Massachusetts General Hospital [...] et parue dans le Journal of Clinical Psychiatry montre que suspendre la consommation de cannabis sur cette période chez des utilisateurs réguliers entraîne aussitôt une amélioration de la mémoire. Un constat important quand on sait que dans cette étude les utilisateurs sont âgés de 16 à 25 ans, en pleine période d’apprentissage scolaire ou universitaire ».
Aude Rambaud rappelle que « le lien entre cannabis et altération des fonctions cognitives n’est plus à démontrer ». Le Dr Geneviève Lafaye, spécialisée dans la prise en charge des adolescents et jeunes adultes dans le service d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse (Villejuilf), souligne ainsi que « le cannabis altère non seulement la mémoire mais aussi l’attention, la concentration, et de façon très handicapante les fonctions exécutives qui permettent de s’organiser, d’anticiper, de planifier, de prendre des décisions ».
La journaliste précise que « cette étude a porté sur des jeunes de 16 à 25 ans fumant du cannabis au moins une fois par semaine. Les chercheurs ont demandé à la moitié d’entre eux de suspendre leur consommation (moyennant rémunération) et à l’autre moitié de poursuivre ses habitudes ».
« Pendant le mois qui a suivi, ils ont vérifié l’absence de cannabis dans les urines du groupe abstinent et ont évalué à plusieurs reprises les capacités d’attention et de mémorisation de l’ensemble des volontaires. Dès la première semaine, ils ont constaté une amélioration de la mémoire chez ceux qui avaient suspendu leur consommation alors qu’aucun effet n’était observé dans l’autre groupe », note-t-elle.
Aude Rambaud ajoute qu’« au terme d’un mois, les abstinents se souvenaient plus facilement de nouvelles informations et pouvaient aisément les restituer. En revanche, le degré d’attention n’avait pas bougé. Pour les auteurs, ces résultats sont un véritable encouragement au sevrage ».
Le Pr Lafaye remarque ainsi que « les jeunes sont sensibles à l’argument de l’amélioration des fonctions cognitives car ils souhaitent ne pas échouer scolairement et pouvoir suivre une orientation qui leur convienne ».
« Mais attention, si la mémoire s’améliore vite, comme le montre cette étude, les fonctions exécutives mettent du temps à rentrer dans l’ordre et il ne faut pas s’attendre à un retour normal des choses en un mois. En particulier quand la consommation est ancienne, importante, ou a débuté précocement. Dans ces situations, la réversibilité est plus laborieuse voire incomplète », souligne l’addictologue.