Addictions Crack : audit de la Cour des comptes sur les mesures prises
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Date: December 09, 2021 03:08PM
Revue de presse Inserm 9 décembre 2021
La Cour des comptes rend public, ce jeudi, un audit sur la mise en œuvre des mesures déployées entre 2019 et 2021 dans la capitale pour héberger et aider les consommateurs de crack. Le plan crack est une initiative coordonnée entre pouvoirs publics (ville de Paris, préfecture régionale, agence régionale de santé), Parquet, police et associations autour de l’idée de casser le « marché du crack ». L’objectif est d’isoler les usagers des dealers, en posant les bases d’une réinsertion sociale via un hébergement et un accompagnement médico-social. La concrétisation de ce plan crack, analysée par la Cour des comptes dans son audit, s’est heurtée à la réalité du terrain et aux crispations générées par trente ans de trafic concentré sur un territoire surpeuplé de quelques kilomètres carrés aux abords du périphérique, courant sur trois arrondissements (XVIIIe, XIXe, XXe). Le plan crack repose sur 33 actions financées à hauteur de trois millions d’euros par an. Rappelant que cette enveloppe n’était pas fermée d’entrée et que toute dépense pour cette cause est « utile », la Cour a néanmoins constaté un quasi triplement du budget, à hauteur de 25 millions d’euros sur trois ans, pour des résultats jugés « inégaux ». L’Etat finance le plus gros du plan, suivi par la ville de Paris. Les objectifs de départ en hébergement en hôtel étaient clairement sous-calibrés au regard du besoin « bien supérieur à l’offre », note la Cour. Cette dernière regrette d’autres « limites » qui ont contribué au bilan contrasté du plan crack. Les actions étaient cantonnées à Paris intra-muros alors que le marché gangrène les villes limitrophes de la Seine-Saint-Denis, où les « cuisinistes » du crack officient ; les besoins en ressources humaines pour accompagner les usagers n’ont pas été anticipés ; le point noir du foncier et de l’ouverture de nouvelles salles de consommation à moindre risque (dites salles de shoot) n’a pas été assez réfléchi en amont.
L’Opinion, 09/12