Revue de presse 27/11/2018 La Croix
Dans de nombreux hôpitaux psychiatriques, les soignants se plaignent de leurs conditions de travail.
Cela fait quarante ans que René Navarette est infirmier en psychiatrie. Un motif de fierté assurément. Mais aussi, alors que se profile l’horizon de la retraite, une source de profond désarroi. « En psychiatrie, on travaille sur l’humain. Et c’est sans doute pour cela que le soir, quand je rentre chez moi, j’ai comme une boule dans la gorge. J’ai le sentiment de ne pas avoir été un bon soignant. De ne pas m’être occupé de mes patients comme j’aurais voulu et dû le faire. Parce qu’à force de courir partout et tout le temps, on finit par se détourner de tout ce qui constitue notre éthique de soignant », confie ce représentant de la CGT à l’hôpital du Rouvray, près de Rouen.
Ces derniers mois, cet établissement est devenu la figure de proue de la crise de la psychiatrie en France. Le 21 mai dernier, après deux mois de conflit, sept soignants y ont entamé une grève de la faim. Finalement, le 8 juin, un accord a débouché sur la création d’une unité pour adolescents et de 30 postes. « On devrait avoir 20 postes cette année et 10 l’an prochain. Mais cela reste insuffisant puisqu’on demandait 50 postes », précise René Navarette.
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