Psychiatrie: Un psy condamné pour un patient meurtrier
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Date: December 15, 2016 10:37AM
Mediscoop/ Libération, La Croix 15 décembre 2016
« Un psy condamné pour un patient meurtrier »
Libération relate « une affaire rarissime en France qui risque de secouer le milieu de la santé mentale : la condamnation d’un psychiatre pour des actes commis par un patient ».
Le journal annonce en effet qu’« à l’issue du procès du Dr Lekhraj Gujadhur, poursuivi pour homicide involontaire après le meurtre d’un passant en 2008 par un de ses malades atteint de schizophrénie, le jugement du tribunal correctionnel de Grenoble est tombé mercredi : 18 mois de prison avec sursis ».
« L’établissement psychiatrique où travaillait ce médecin à Saint-Egrève (Isère) a été relaxé. Le médecin condamné va faire appel de sa condamnation », poursuit le quotidien.
Libération rappelle que « le meurtre commis à Grenoble, fin 2008, avait frappé les esprits. Nicolas Sarkozy, alors président, avait dénoncé ce fait divers et s’était alarmé de ceux qui renvoyaient ce crime à la fatalité. Il posait brutalement la question de la dangerosité potentielle de certains patients ».
Le journal explique que « le 1er novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud, 56 ans, atteint de psychose délirante depuis près de quatre décennies et déjà auteur d’agressions à l’arme blanche, mais autorisé à des sorties non surveillées dans le parc de l’établissement, s’était échappé de l’hôpital. Il avait pris le car pour le centre de Grenoble et avait tué un étudiant, Luc Meunier, 26 ans ».
Le quotidien note que « l’instruction avait montré une prise en charge sans aucune cohérence de ce patient, par à-coups, le malade errant entre différents services et hôpitaux pendant des années. Peu avant les faits, alors qu’il était hospitalisé, celui-ci n’avait rencontré aucun médecin. L’avocat du psychiatre avait argumenté que ce qui s’était passé était de l’ordre d’un accident médical ».
Libération cite un psychiatre hospitalier, qui déclare que « ce jugement est lourd de dérives. On ne peut pas prévoir. Laisser croire que l’on peut éliminer tous les risques est un leurre. Il y a des choses qui nous échappent ».
La Croix relève également, sur quelques lignes, que « le psychiatre d’un malade mental meurtrier [a été] condamné […] à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Grenoble ».
Le journal souligne que « cette condamnation au pénal est une première en France pour un praticien hospitalier – en 2012, une psychiatre libérale avait écopé de la même peine pour des faits similaires ».