Psychiatrie: Les soignants vont manifester pour une psychiatrie plus humaine
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Date: January 22, 2019 12:01PM
Revue de presse Mediscoop / La Croix 22 janvier 2019
« Ils vont manifester pour une psychiatrie plus humaine »
La Croix fait savoir qu’« une manifestation nationale de défense de la psychiatrie est organisée [aujourd’hui] à Paris pour réclamer les «moyens d’accueillir et de soigner dignement les patients» ».
« Voilà le message que viendront porter des responsables syndicaux mais aussi des représentants de collectifs qui, ces derniers mois, se sont créés un peu partout en France à l’occasion de conflits locaux, parfois très durs », continue le journal.
Christelle Leclerc, infirmière CGT à l’hôpital Pinel d’Amiens, souligne que « ces collectifs regroupent des soignants, syndiqués ou non, ainsi que des usagers, des citoyens. Peu importent les étiquettes. On est tous là pour défendre une psychiatrie plus humaine ».
La Croix explique en effet que « le collectif «Pinel en lutte» pourra témoigner que se mobiliser n’est pas inutile. Pendant plus de 7 mois, une partie du personnel de ce vaste établissement psychiatrique de la Somme a fait grève pour réclamer des moyens supplémentaires. Un conflit au long cours qui a pris fin mi-janvier par un protocole d’accord signé avec la direction de l’hôpital ».
Christelle Leclerc précise que « sur les 35 postes supplémentaires de soignants que nous réclamions, nous en avons obtenu 30. C’est une grande victoire ».
Le journal note ainsi : « Davantage de moyens humains pour «éviter que le soin ne soit vidé de son sens»… Voilà ce que réclament d’autres syndicats ou collectifs, parfois au prix d’opérations spectaculaires. En mai, 7 soignants de l’hôpital du Rouvray, près du Havre, se sont lancés dans une grève de la faim, interrompue 3 semaines plus tard après la conclusion d’un accord avec la direction prévoyant la création de 30 postes et d’une unité pour adolescents ».
Le quotidien s’interroge : « La santé mentale est-elle à ce point en déshérence budgétaire ? En 2017, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociale (Igas) nuançait un peu ce constat. Il notait que, comparé aux autres pays européens, la France a un taux «relativement élevé» d’équipement en lits de psychiatrie ».
« «Il est inexact de parler d’un appauvrissement de la psychiatrie», indiquait ce rapport, en relevant que la dotation annuelle de financement (DAF) aux établissements a augmenté de 8,4% de 2009 à 2016. Mais cette DAF n’est pas toujours affectée comme il le faudrait. C’est le constat que font 120 psychiatres dans un courrier adressé en novembre à Agnès Buzyn, la ministre de la Santé », poursuit La Croix.
Le Pr Antoine Pelissolo, chef du service à l’hôpital Henri Mondor à Créteil, souligne ainsi que « dans certains endroits, cette dotation n’est pas intégralement attribuée aux services de psychiatrie. Des hôpitaux en tension financière piochent dans cette enveloppe pour soutenir d’autres services. […] Nos services sont débordés et le système craque de partout ».
Le Pr Pelissolo ajoute : « Nous avons de plus en plus de personnes en souffrance psychique qui ne peuvent pas vivre seules et ou n’ont plus d’hébergement. Et le problème est que cela peut prendre beaucoup de temps pour leur trouver une place dans un foyer ou une structure d’accueil spécialisés. Dans tous les services de psychiatrie, il y a au moins un tiers des lits destinés à recevoir des patients en situation de crise aiguë qui sont occupés par ces patients que nous gardons pour qu’ils ne se retrouvent pas à la rue ».