Neurosciences : Les espoirs thérapeutiques de l'intelligence artificielle
Posted by:
root (IP Logged)
Date: February 16, 2021 07:22PM
Mediscoop/La Croix 16/02/2020
C’est ce que titre La Croix, qui observe que « grâce à l’IA, nous serons sans doute mieux soignés. Une évolution qui ne doit pas se faire au détriment de la relation patients/médecins ».
Alice Le Dréau livre ainsi un reportage au sein du laboratoire de radiologie du 10e arrondissement de Paris, où « Patrick Toubiana réalise 30.000 examens par an, dont une majorité de mammographies. Depuis plus de 10 ans, le médecin et ses confrères ont recours à l’intelligence artificielle (IA) pour les aider au diagnostic. Ce jour-là, le logiciel a permis de repérer et signaler une irrégularité, qui aurait été invisible à l’œil nu ».
La journaliste évoque « une avancée qui va bousculer le monde de la santé et contribuer, sans doute, à mieux soigner. On sait l’IA déjà performante pour la détection en dermatologie (pour repérer des lésions de la peau), en ophtalmologie (pour pointer les rétinopathies diabétiques, une atteinte de la rétine qui peut causer la cécité chez les malades du diabète) ou en oncologie. C’est dans le domaine de l’imagerie qu’elle est pour l’instant la plus répandue ».
Alice Le Dréau rappelle que « les domaines d’application de l’IA, en santé, sont vastes. Des dispositifs les plus administratifs — l’aide à la rédaction de comptes rendus médicaux via un logiciel de reconnaissance vocale — aux plus complexes. Les robots de compagnie, ou « robots sociaux », utilisés en gériatrie pour interagir avec les personnes âgées ? De l’IA ! Les prothèses intelligentes (capables d’anticiper un mouvement et de le reproduire) ? De l’IA. Les robots chirurgicaux pratiquant des gestes opératoires dont les humains sont incapables ? Toujours de l’IA ».
La journaliste évoque « une médecine qui promet de devenir plus précise, plus personnalisée, avec des progrès dans la prédiction et le suivi thérapeutique. On peut évoquer ce dispositif, mis en place par IBM, qui permet de prévenir les crises d’épilepsie, en analysant les électroencéphalogrammes d’un patient ».
« Ou encore la société française Diabeloop, actuellement en discussion pour commercialiser une «pompe intelligente» diffusant de l’insuline, en temps réel, en fonction des paramètres du patient diabétique (son alimentation, son activité physique, etc.). Jusqu’ici, c’est le patient qui devait programmer son dosage. Certains projets sont à l’état de promesses, d’autres utilisés « en routine », au quotidien. L’IA en santé ne relève plus, en tout cas, de scénarios de science-fiction » poursuit-elle.
Le Pr Patrick Callier (CHU de Dijon), qui « supervise le laboratoire de génétique chromosomique et moléculaire », indique ainsi : « L’IA nous fait gagner du temps. Jusqu’ici, les techniciennes de laboratoire examinaient deux caryotypes dans la journée. Avec l’IA, elles peuvent en classer 5 à 6 ».
Bernard Nordlinger, de l’Académie de médecine, qui « coordonne le groupe de travail sur l’intelligence artificielle en santé », rappelle quant à lui que « pour le moment, l’humain doit toujours passer derrière, pour vérifier et valider. Même au bloc, les robots sont guidés par les humains ».
« D’où l’importance, pour beaucoup d’experts, d’introduire un principe de «garantie humaine» pour tout usage de l’IA en santé. Le projet de loi de bioéthique, examiné par une commission réunissant députés et sénateurs, le 17 février, intègre d’ailleurs cette notion. «Aucune décision médicale ne peut être prise sur le seul fondement d’un traitement algorithmique. Un principe de garantie humaine s’applique», énonce ainsi l’article 11 du texte », continue Alice Le Dréau.