Coronavirus&Covid-19 : L'Institut Pasteur modélise les effets possibles du confinement en cours
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Date: November 04, 2020 10:38AM
Mediscoop / Le Figaro, Les Échos 4 novembre 2020
« L'Institut Pasteur modélise les effets possibles du confinement en cours »
Tristan Vey évoque dans Le Figaro les effets du reconfinement : « Si les premières données de mobilité montrent d’ores et déjà une réduction importante des déplacements, sans atteindre les niveaux historiquement bas enregistrés au printemps, il est bien trop tôt pour connaître son impact sur les courbes épidémiques ».
« Plusieurs scénarios sont toutefois explorés dans les dernières modélisations de l’Institut Pasteur, pilotées par Simon Cauchemez (membre du Conseil scientifique) », indique le journaliste.
Il explique que « lors du premier confinement, le taux de reproduction du virus […] avait chuté de 2,9 à 0,7 avant de remonter au-dessus de 1 après le déconfinement. Fin octobre, ce paramètre R0 était désormais compris entre 1,45 et 1,85 en fonction des régions, d’après ces nouvelles modélisations s’appuyant sur les données d’hospitalisation ».
« C’est deux fois plus que pendant le premier confinement, mais presque deux fois moins qu’au tout début de l’épidémie. Ce qui montre donc que les Français ont massivement adopté certains gestes barrières ou réduit leurs interactions sociales », remarque Tristan Vey.
Simon Cauchemez précise qu’« il faudra encore attendre 2 à 3 semaines pour que l’on puisse calculer le nouveau R0 de ce confinement. En attendant, nous explorons différentes possibilités, avec un R0 qui va de 0,7 à 1,2. Nous prenons comme scénario de référence la valeur de 0,9 dans la mesure où ce nouveau confinement est moins strict ».
Tristan Vey relève que « nous atteindrions alors un pic dépassant les 6000 lits occupés en hospitalisation réanimatoire (patients en réanimation mais également en soins intensifs et en surveillance continue) autour du 18 novembre. Pour les scénarios plus favorables, le pic interviendrait quelques jours plus tôt pour quelques centaines de lits occupés en moins, mais les dynamiques sont très comparables ».
« En revanche, dans le cas le plus défavorable (R0 à 1,2), le nombre de lits dépasserait les 8500 début décembre sans amorcer de réelle décrue… Pour rappel, au pic du 8 avril dernier, un peu plus de 7000 personnes étaient en hospitalisation réanimatoire en France », note le journaliste.
Tristan Vey ajoute que « nous serions encore à 1000 nouvelles admissions quotidiennes à l’hôpital le 15 décembre dans le scénario de référence (R0 à 0,9). Étant donné que 3% environ des personnes infectées finissent à l’hôpital, cela sous-entend qu’il y aurait encore plusieurs dizaines de milliers de contaminations quotidiennes début décembre, bien loin du seuil de 5000 évoqué par Emmanuel Macron pour envisager un déconfinement… ».
Simon Cauchemez souligne toutefois qu’« il faut rester très prudent. Il ne s’agit pas de prédictions. Il y a de nombreux paramètres qui peuvent influer sur la dynamique de l’épidémie et qui ne peuvent pas être pris en compte dans ces modélisations tels que l’influence du climat, l’évolution du comportement des Français ou l’impact de nouvelles mesures prises par le gouvernement par exemple ».
Tristan Vey conclut : « Quelle que soit la voie que nous empruntions, il faut espérer que nous atteignions le pic épidémique au plus vite et que nous soyons patients ».
Simon Cauchemez remarque ainsi : « Ce n’est pas gagné, loin de là, mais on espère tous pouvoir sauver Noël. Plus nous serons sérieux dans l’application des gestes barrières, plus nous serons nombreux à télétravailler, à porter le masque, et plus nous aurons de chances d’y parvenir ».
Dans Les Echos, Solveig Godeluck relève également que « la décrue dans les services de réanimation [est] espérée en France dans une dizaine de jours ».
La journaliste explique ainsi que « si le confinement est efficace, la courbe des admissions en réanimation s'inverserait aux alentours du 6 novembre et les unités de soins critiques commenceraient à se vider lentement une semaine plus tard, selon les projections de l'Institut Pasteur ».
Elle note que « oui, les réanimations sont de nouveau sous tension à cause du coronavirus et le pire est à venir. Mais au moins, avec cette deuxième vague épidémique, on arrive à faire des projections sur l'impact du confinement ».