Autisme: Il ne faut pas laisser croire qu'on ne peut rien faire
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Date: October 30, 2019 10:00AM
Mediscoop Libération 30 octobre 2019
Libération note que « la sortie à grand bruit du film «Hors normes» sur la vie d'autistes qui ont des troubles sévères est un choc pour le milieu qui s'en occupe », et publie un entretien avec Claire Compagnon, déléguée interministérielle en charge de l’autisme.
Celle-ci déclare : « C’est un film important. Il rend compte avec justesse de la situation de ces adultes autistes qui ont des troubles sévères. Il montre combien depuis des années nous n’avons pas répondu à leur situation, en faisant vivre à leurs familles des parcours chaotiques et désespérants. Et il donne de l’espoir ».
Libération observe que « ce film se montre très critique sur la réponse institutionnelle… ».
Claire Compagnon confirme : « C’est une réalité, notamment dans les services de psychiatrie : des patients autistes peuvent être attachés et sédatés, et cela pendant des années. Leur nombre est difficilement quantifiable, on ne sait pas combien d’adultes sont concernés, mais à partir de l’adolescence des enfants autistes vont développer des troubles graves avec de la violence contre eux-mêmes et contre les autres ».
« Et cette violence est souvent la non-réponse à des troubles somatiques qui n’ont pas été bien pris en charge, ni même diagnostiqués. Cela les plonge dans la souffrance. On les laisse dans une situation clinique insupportable », souligne la déléguée interministérielle.
Claire Compagnon ajoute : « Clairement, il est dit que les institutions du secteur médico-social opèrent trop de sélections et que, finalement, les patients les plus difficiles, les plus lourds ne trouvent pas leur place. C’est malheureusement vrai. A nous pouvoirs publics de mieux les accompagner ».
Elle souligne néanmoins que « les deux associations de Hors Normes – le Silence des justes et le Relais Ile-de-France –, montrent que l’on peut faire des choses, et qu’en développant des réponses particulières on arrive à apporter un début de réponse et à apaiser. L’espoir est possible. Ensuite, certes ces structures sont hors normes, mais elles sont agréées, financées par les pouvoirs publics, et c’est vrai que l’importance du nombre de personnel, avec un ratio d’un salarié pour un patient n’est pas celui que l’on retrouve à l’hôpital ».