Souffrance au travail : les professionnels de santé
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Date: December 12, 2018 08:40AM
Mediscoop / Le Parisien 10 décembre 2018
« Sous pression, les professionnels de santé souffrent de leur travail »
Le Parisien
« Surcharge de travail, patients exigeants voire agressifs, épuisement émotionnel, lourdeurs administratives… Les soignants souffrent » : « Un sondage montre à quel point leurs conditions de travail pèsent sur leur état de santé, surtout chez les infirmiers et les aides-soignants », révèle Soline Roydans Le Figaro.
La journaliste rappelle au préalable que « pour aller plus loin que les diverses plateformes d’écoute créées au fil du temps, l’Ordre des médecins et 7 associations d’aide aux soignants ont ainsi bâti un « Programme Aide Solidarité Soignant ». La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a, de son côté, lancé en juillet un Observatoire national pour la qualité de vie au travail des professionnels de santé ».
Selon le Carnet de santé Odoxa-MNH pour Le Figaro santé, France Info et Le Quotidien du médecin : « réalisé auprès de 6 078 professionnels de santé, dont 1 307 hospitaliers et 1 005 personnes représentatives de la population française de plus de 18 ans, ce sondage montre que les soignants ne sont pas en pleine forme et qu’ils ne sont pas toujours les mieux soignés », rapporte le journal.
« Ainsi, 35 % des professionnels de santé interrogés disent avoir été affectés par un problème de santé (hors maladie chronique) dans les deux derniers mois, contre seulement 21 % des Français. Aides-soignants et infirmiers sont les plus mal lotis (plus de 40 % disent avoir été malades, contre respectivement 28 et 26 % des médecins généralistes et des dentistes qui composent le bas du classement) », fait savoir l’article.
« Le sommeil des soignants interrogés ne semble pas de très bonne qualité : la moitié dit avoir des difficultés à dormir tous les jours ou plusieurs fois par semaine, aides-soignants et infirmiers étant là encore les plus exposés (36 et 29 % de mauvais dormeurs respectivement), de même que les hospitaliers (toutes professions confondues) », poursuit le journal. Il ajoute que « le fait que près de 60 % des professionnels de santé interrogés disent travailler le week-end, presque toujours ou régulièrement, ne doit pas être de nature à encourager leur repos… ». « Aides-soignants, infirmiers, sages-femmes et internes sont, sans surprise, les plus susceptibles de travailler le week-end (pour plus de 80 % d’entre eux) », précise-t-il.
« Lorsqu’ils sont malades, les soignants s’arrêtent de travailler moins souvent que les autres : ils disent n’avoir pris en moyenne que 7,5 jours d’arrêt de travail au cours des douze derniers mois, soit deux fois moins que les salariés français. Ces chiffres cachent cependant d’importantes disparités : si les hospitaliers prennent en moyenne autant de jours d’arrêt maladie que les Français, ceux qui travaillent en libéral disent ne s’être arrêtés que 3,5 jours en moyenne dans l’année précédente », souligne Le Figaro.
« Les soignants ne sont par ailleurs pas irréprochables quant à leurs comportements de santé, mais font cependant un peu mieux que la population générale. Ainsi, seuls 5 % des professionnels de santé interrogés disent boire de l’alcool quotidiennement et 76 % déclarent ne jamais fumer (selon les données 2017 de l’Institut de veille sanitaire, plus de la moitié des Français fume du tabac quotidiennement ou occasionnellement) », fait remarquer le journal. « Les infirmiers et aides-soignants sont les plus gros fumeurs, 20 % d’entre eux consommant du tabac tous les jours. Quant à l’activité sportive, elle est pratiquée par 65 % des soignants, avec une moyenne de 2,7 heures par semaine pour ceux qui disent pratiquer », note-t-il.
Le Figaro observe que « les médecins semblent mieux suivre certaines recommandations de santé publique : ils sont ainsi moins de 20 % à ne jamais se faire vacciner contre la grippe, quand d’autres professionnels pourtant eux aussi potentiellement en contact avec un public fragile ne se vaccinent que très peu (75 % des orthophonistes, 65 % des kinés, 64 % des aides-soignants et 59 % des infirmiers ne se vaccinent jamais) ».
« Les médecins sont aussi les plus enclins à l’auto-médication : alors que 82 % de l’ensemble des professionnels de santé ont un médecin référent, ce n’est le cas que de respectivement 44 et 38 % des médecins généralistes et spécialistes. (…) De même, à peine un quart des sondés dit avoir rencontré son médecin du travail dans les deux années précédentes, les libéraux n’étant même que… 4,7 % ! », conclut Le Figaro.