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Soins psychiatriques : Conditions indignes au CHU de Saint-Etienne,
Posted by: root (IP Logged)
Date: March 01, 2018 02:12PM

Mediscoop / Le Monde / Libération 1 mars 2018

« Psychiatrie : des "traitements inhumains" à l'hôpital de Saint-Etienne »


Le Monde note en effet que « le Contrôleur des lieux de privation de liberté a saisi en urgence le gouvernement pour mettre fin à des violations de la dignité et des droits des patients ».

« Les termes de «traitement inhumain ou dégradant» se retrouvent aujourd’hui sous sa plume au sujet des conditions de vie de certaines personnes hospitalisées au pôle de psychiatrie du CHU de Saint-Etienne », explique le journal.
Le quotidien indique que « les constats établis lors d’une visite réalisée du 8 au 15 janvier […] sont édifiants. Faute de lits disponibles en psychiatrie, certains patients sont stockés au service des urgences. Au moment du passage du Contrôleur général, 5 patients relevant de la psychiatrie se trouvaient ainsi aux urgences générales du CHU depuis 3 ou 7 jours ».

Adeline Hazan, contrôleure générale, remarque qu’« ils n’avaient pu ni se laver, ni se changer, ni avoir accès à leur téléphone portable ».
Le Monde observe qu’« au total, les urgences de l’hôpital accueillaient, à la mi-janvier, 20 patients de psychiatrie, dont 13 étaient sur des brancards dans les couloirs. Sept personnes «faisaient l’objet de contentions au niveau des pieds et d’une ou des deux mains», qu’elles soient sous le régime de l’hospitalisation sans consentement ou en soins libres ».

Le quotidien souligne que « dans le service de psychiatrie (216 lits) de l’établissement de la Loire, la situation ne semble pas plus conforme au droit. «Une patiente non agitée mais souffrant de troubles compulsifs est ainsi placée en isolement dans sa chambre ordinaire depuis plusieurs mois, avec porte des toilettes fermée à clé et quatre sorties d’un quart d’heure autorisées par jour pour fumer», note l’autorité indépendante. En l’absence de «projet médical de pôle», l’hôpital recourt de manière abusive à «une pratique générale d’isolement et de contention» ».

Le Monde rappelle que « selon les règles publiées en mars 2017 par la Haute Autorité de santé, un patient susceptible d’être dangereux pour lui-même ou pour les autres ne devrait pas être enfermé plus de 12 heures et attaché plus de 6, même si des prolongations limitées sont possibles ».

« Au CHU de Saint-Etienne, l’isolement et la contention sont décidés «de manière fréquente» pour des durées de plusieurs jours », note le journal.
Adeline Hazan observe qu’« en matière de psychiatrie, le patient ne doit plus être un objet de soins, mais un sujet de droit ». Le quotidien relève qu’« elle dresse une liste de recommandations pour faire cesser «immédiatement» ces violations de la dignité et des droits des patients. Le ministère de la Santé, qui avait 3 semaines pour lui répondre avant publication au JO, ne l’a pas encore fait. En revanche le contrôleur a reçu un courrier du directeur de l’hôpital qui témoigne «d’une réelle volonté de changement» ».

Libération évoque également ces « «conditions indignes» au CHU de Saint-Etienne » : « Patients attachés, isolement abusif… Une visite des contrôleurs généraux des lieux de privation de liberté début janvier a révélé des pratiques «honteuses» qui se faisaient pourtant au grand jour. Des recommandations ont été transmises au ministère de la Santé », indique le journal.

Le quotidien remarque que « ce que décrivent les contrôleurs est ahurissant, d’autant plus qu’il a fallu le passage de ces experts pour que des personnes réagissent alors que ces pratiques se font au grand jour ».

Libération souligne que « dans ce CHU, la psychiatrie adulte est une discipline importante. Elle dispose de 216 lits, contre 14 lits et 64 places pour la pédopsychiatrie. Et il n’y a pas de manque criant de personnel. En tout cas, le parcours de soins se veut précis : en dehors des hospitalisations programmées, tous les patients sont pris en charge, au départ, par les urgences ».

« Seulement voilà, selon le rapport, «ce jour-là, les contrôleurs ont constaté la présence, aux urgences générales du CHU, de 20 patients relevant de la psychiatrie en attente de places. Treize de ces 20 patients attendaient, allongés sur des brancards dans les couloirs des urgences. Sept patients faisaient l’objet de contention au niveau des pieds et d’une ou des deux mains. Ces sept personnes se trouvaient aux urgences depuis des durées allant de 15 heures à 7 jours» », note le quotidien.

Libération relève : « Peut-être était-ce en raison de leur pathologie ou de leur dangerosité ? En aucun cas. «Aucun de ces patients ne présentait d’état d’agitation, certains demandant juste à pouvoir être détachés, sans véhémence, dans une forme de résignation et d’acceptation». Plus effrayante encore, l’indifférence ambiante : «Les contentions étaient visibles de toute personne circulant dans les couloirs des urgences […] Les entretiens avec les médecins et infirmiers, comme la délivrance des traitements, s’effectuaient sans aucune confidentialité» ».

Le journal continue : « Les urgences sont-elles un cas à part ? Négatif. Les contrôleurs découvrent des pratiques qui semblent être institutionnalisées. Ainsi, «toute personne admise en soins sans consentement est systématiquement placée sous contention». Sans aucune raison. Dans les services d’hospitalisation, rien ne va mieux, sans que nul ne s’en offusque. On voit «une pratique générale d’isolement et de contention dans les unités d’hospitalisation complète ne répondant pas aux exigences législatives et réglementaires» ».

« Certaines unités ont même mis au point des «périodes d’isolement régulières, de plusieurs semaines». Sans oublier ces patients, en hospitalisation libre, qui se retrouvent isolés et attachés, ce qui est totalement illégal », observe le quotidien.

Libération cite aussi Adeline Hazan, qui remarque : « Nous sommes désarçonnés. Car ce sont des équipes qui se sont montrées ouvertes, comme d’ailleurs la direction de l’hôpital. Dès qu’ont été débattues leurs pratiques, elles ont convenu que cela n’allait pas, et elles sont prêtes à les modifier rapidement ».



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