Re: Soins psychiatriques
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root (IP Logged)
Date: January 16, 2019 12:30PM
Mediscoop/Le Parisien 16 janvier 2019
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« Des psychiatres s'alarment : pourquoi tant de «fous» dans nos rues ? »
C’est ce que titre Le Parisien, qui fait savoir que « 100 médecins ont écrit à la ministre de la Santé pour l’alerter : des patients atteints de troubles mentaux, parfois majeurs, ne sont pas pris en charge car les services psychiatriques sont débordés ».
Elsa Mari indique ainsi : « Des personnes qui crient, qui parlent seules dans les rues, ce sont des scènes courantes surtout dans les grandes villes. Ces âmes errantes sont-elles plus nombreuses qu’avant ? Difficile de savoir, les chiffres n’existent pas. Mais «ce n’est pas normal d’en voir autant», dénonce pour la première fois le Dr Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil ».
Le Pr Michel Lejoyeux de l’hôpital Bichat, déclare quant à lui : « C’est un vrai problème. Il n’est pas acceptable que, sur une question aussi grave, il n’y ait aucune évaluation. Il en faut une ! ».
Elsa Mari souligne que « selon les spécialistes, cette situation est le reflet d’un défaut de prise en charge des malades, conséquence d’un système psychiatrique en plein naufrage, dénoncé aujourd’hui, haut et fort, par toute une profession. Une journée d’action nationale, à l’appel de plusieurs collectifs, [sera organisée] mardi prochain ».
La journaliste explique : « Réduction du nombre de lits, alors que la population augmente et que le recours à la psychiatrie est plus fréquent, absence de structures alternatives… Résultat, les patients – et leurs familles – trinquent ».
Marion Leboyer, responsable de pôle à l’hôpital Mondor et « coauteure d’une enquête choc » (« Psychiatrie : l’état d’urgence »), indique ainsi qu’« ils sortent trop tôt de l’hôpital et doivent être réhospitalisés ». Le Pr Lejoyeux ajoute qu’« on a de plus en plus de difficultés à trouver des places. ».
Elsa Mari observe que « les malades sont davantage livrés à eux-mêmes », et rappelle qu’« en 2018, les études épidémiologiques montrent qu’un Français sur cinq souffre de troubles mentaux, de dépressions, de troubles bipolaires, d’autisme, de schizophrénie ».
Marion Leboyer remarque qu’« une énorme partie de la population n’est pas soignée correctement ». Elsa Mari explique que « c’est surtout le cas des sans-abri, déjà confrontés à la précarité, et des prisonniers où l’on compte 80% des hommes et 70% des femmes qui souffrent de troubles mentaux. S’ajoute à ce manque de places, un problème de prise en charge ».
« Dans les cabinets de ville bondés, les délais de rendez-vous s’allongent comme dans les centres médico-psychologiques, qui proposent aux patients des consultations près de chez eux, il faut souvent attendre… un an ! Conséquence le diagnostic est tardif, parfois inexistant. Sans soutien, les chances de guérir paraissent impossibles », relève la journaliste.
Elle souligne en outre que « des parents se sentent aussi abandonnés, seuls face à la difficulté de gérer et de s’occuper de leurs enfants atteints de schizophrénie. Alors «nous devons tout revoir» et vite d’après les médecins. Marion Leboyer demande une vraie réforme. […] Elle souhaite également à l’horizon 2022 «que tous les généralistes fassent un stage en psychiatrie, pendant leur internat, parce qu’ils sont confrontés aux pathologies mentales dans leur quotidien» ».