Revue de presse Mediscoop / Le Parisien 9 novembre 2022

Gaël Lombart remarque dans Le Parisien que « depuis le début de la pandémie de Covid-19, des médecins confrontés aux formes graves de la maladie s’interrogent : de nombreux patients admis en unité de soins intensifs tardent à reprendre conscience une fois engagés sur la voie de la rémission ».

Le journaliste note que « l’assistance respiratoire achevée, la sédation terminée, ils demeurent dans le coma, ne répondent pas aux tests de conscience des médecins quand ils ont les yeux ouverts, ou encore, délirent, pendant plusieurs jours ».
Nicholas D. Schiff, neurologue au Weill Medical College de New York, indique ainsi que « le Covid-19 est un cas de figure très inhabituel où ce problème a été observé chez des centaines et des centaines de patients dans nos centres médicaux ».

Gaël Lombart fait savoir qu’« avec son collègue Emery N. Brown, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), le chercheur affirme avoir identifié la raison de ce phénomène, et elle est étonnante : ce lent retour à la normale s’apparente, selon lui, à une sortie d’hibernation », selon des travaux parus dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Le journaliste relève ainsi : « Les chercheurs expliquent que cet état n’a été observé jusqu’ici, chez les humains, qu’auprès d’une seule autre catégorie de personnes, peu nombreuse : les patients restés inconscients pendant 3 à 6 semaines après un arrêt cardiaque et traités par refroidissement de leur température corporelle ».

Gaël Lombart note que « cette hibernation, c’est-à-dire le ralentissement des fonctions de l’organisme, serait déclenchée par le cerveau pour protéger les cellules contre les blessures liées à la raréfaction de l’oxygène ».
Il observe que « le syndrome respiratoire lié au Covid-19 ne peut pas expliquer à lui seul le recours à cette surprenante mise en veille. […] Pour que cet état intervienne, la réduction d’oxygène dans le sang serait associée à la sédation utilisée pour soigner les formes très sévères du Covid-19 et faisant intervenir un acide produit par l’organisme, le GABA ».

Le journaliste précise que « ce neurotransmetteur est aussi libéré massivement chez une espèce de reptiles, la tortue peinte, lorsqu’elle hiberne sous l’eau. Elle a ainsi développé une forme d’auto-sédation pour faire face à de longues périodes de privation d’oxygène. Cet état rencontré chez les personnes placées en soins intensifs «semble similaire à celui observé chez la tortue peinte», écrivent les auteurs ».

Nicholas D. Schiff indique que « les travaux futurs devront tester l’hypothèse avec des mesures ». Gaël Lombart conclut que « les scientifiques espèrent que leurs recherches pourront permettre d’accélérer le retour à l’état conscient ».