Autisme : un quatrième plan en route
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root (IP Logged)
Date: July 07, 2017 12:25PM
« Autisme, un quatrième plan... et enfin du concret ? »
Libération / Medisccop
Dans Libération, Eric Favereau observe que « les pouvoirs publics adorent s’engager sur l’autisme, mais cet engagement a été jusqu’ici souvent limité ». Le journaliste rappelle que « lors de la campagne, le candidat Macron a eu des mots forts », déclarant : « Ce sera l’une des priorités de mon quinquennat, parce qu’aujourd’hui il y a des dizaines de milliers de nos concitoyens qui sont sans solution, livrés à eux-mêmes, à un quotidien auquel on n’apporte aucune réponse ».
Eric Favereau évoque donc « la réunion de lancement [hier à l’Elysée] du quatrième plan autisme, présidée par Emmanuel Macron, en présence de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, de la secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel… et de Brigitte Macron. Ce plan doit prendre le relais du précédent qui, pour 2013-2017, avait été doté de 205 millions d’euros ».
Le journaliste relève qu’« avant de quitter son ministère, Marisol Touraine avait rendu public un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’autisme en France, lequel dressait un bilan très mitigé. La prise en charge a été longtemps marquée par des clivages profonds entre ceux qui voient dans ce trouble la manifestation d’un handicap, et ceux qui mettent en avant l’aspect psychique ».
« Aujourd’hui, aux yeux de tous, il s’agit d’un trouble du neurodéveloppement qui apparaît dans les toutes premières années de la vie. Il se manifeste par des difficultés à établir des liens sociaux, mais aussi par des troubles comportementaux plus ou moins sévères. Tout le monde considère que les causes sont multifactorielles, certains insistant néanmoins sur l’importance du facteur génétique », observe Eric Favereau.
Le journaliste continue : « L’Igas rappelle d’abord que les données épidémiologiques sont faibles, et souvent les chiffres annoncés sont démesurés, évoquant parfois 600.000 cas en France. La Haute Autorité de santé parle d’un cas sur 150 naissances. Ce qui signifierait qu’environ 100.000 des moins de 20 ans seraient atteints ».
« Deuxième constat, la prise en charge est délicate, douloureuse, et souvent très inégalitaire selon les lieux de résidence. Quant au pilotage au niveau régional, il a été rendu difficile par les réorganisations territoriales », observe Eric Favereau.
Le journaliste souligne que « le plus inquiétant reste l’éclatement des prises en charge de l’autisme, avec «des résultats très hétérogènes». Aujourd’hui, note l’Igas, c’est le désordre. On échoue «à mettre en œuvre un repérage des troubles du neurodéveloppement en proximité. […] Les parcours des familles demeurent très heurtés dans un paysage éducatif, sanitaire, social et médico-social éclaté» ».
Eric Favereau note donc qu’« afin «d’éviter le gâchis humain actuel», «le quatrième plan autisme doit être résolument opérationnel», insiste l’Unapei, association de personnes handicapées mentales et de leurs familles. «La santé, la scolarisation, la vie sociale, le logement, le travail doivent être adaptés», conclut l’association, souhaitant un «financement à la hauteur des enjeux» ».