Psychiatrie: L'hôpital psychiatrique, un lieu de crise
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Date: January 23, 2019 12:33PM
Mediscoop / Libération 23 janvier 2019
Libération note à son tour que « syndicats et collectifs de soignants, familles de patients, travailleurs sociaux se sont donné rendez-vous [hier à Paris], à l'occasion de la journée nationale de la psychiatrie », pour « témoigner […] de la dégradation de la prise en charge des patients en psychiatrie ».
Le journal relève notamment : « «Avant j’aimais mon métier, maintenant je suis écœurée. Avant j’étais payée pour soigner, maintenant je suis payée pour maltraiter. Aujourd’hui je dis stop», peut-on lire au dos de la blouse blanche de Nathalie, 45 ans, infirmière à l’hôpital psychiatrique d’Argenteuil depuis 18 ans. Une inscription qui reflète l’état d’esprit ambiant ».
Le quotidien souligne que « le manque de lits et d’effectifs est sur toutes les lèvres, des soignants aux familles des patients. Le nombre de lits de psychiatrie générale a diminué de 60% entre 1976 et 2016 selon l’Inspection générale des affaires sociales ».
Libération cite entre autres Linda, 55 ans, infirmière à Argenteuil, qui remarque : « L’hôpital psychiatrique est devenu uniquement un lieu de crise. Maintenant, pour être hospitalisé, il faut que les patients arrivent au stade de la crise ».
Le journal note ainsi : « Des manifestants observent que les patients qui arrivent sont dans un état de crise de plus en plus avancé et que les hospitalisations se font toujours plus sous contrainte. Et puis, à peine sortis, on les oriente vers un projet social sans penser à la phase de stabilisation ».
Le quotidien ajoute que « dans la foule, on croise deux psychologues (très peu représentés parmi les manifestants) qui exercent au centre hospitalier Sainte-Anne, à Paris : Esther, 39 ans, psychologue depuis 10 ans, et Lena, 59 ans, depuis 30 ans. Les deux regrettent que, de plus en plus, l’accent soit uniquement mis sur les neurosciences et appellent à une approche plurielle qui prenne en considération la singularité et l’histoire du patient ».
« Quant à la prise en charge, elles observent aussi que les patients sortent souvent avant d’être stabilisés et que, faute de temps et de soignants, la contention (l’entrave du patient) redevient un soin à part entière », remarque Libération.