Gestion de la santé : Une nouvelle ère" dans le traitement du cancer du poumon opérable
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Date: April 12, 2022 09:30AM
Mediscoop /Le Figaro 12 avril 2022
« Une "nouvelle ère" dans le traitement du cancer du poumon opérable »
C’est ce que titre Le Figaro qui fait savoir qu’un « traitement néoadjuvant a fait disparaître complètement la tumeur chez 24% des patients traités avec la double thérapie, contre 2% de ceux n’ayant reçu que la chimiothérapie »
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Soline Roy remarque ainsi que « ces résultats «devraient changer les pratiques», s’enthousiasme dans le New England Journal of Medicine le Pr Christine M. Lovly, cancérologue à l’université Vanderbilt (Etats-Unis) dans un éditorial accompagnant la publication d’une étude internationale très prometteuse sur la prise en charge des cancers du poumon peu ou pas avancés ».
La journaliste précise que « les résultats finaux de l’étude CheckMate 816 ont été présentés lundi au congrès de l’American Association for Cancer Research (AACR) par le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à la tête de l’institut du thorax Curie-Montsouris ».
Le spécialiste a déclaré que « c’est un changement complet de l’évolution de la maladie. Les patients traités à Curie en 2017 sont encore vivants cinq ans plus tard ! ».
Soline Roy explique ainsi que « chez 358 patients, l’association d’une immunothérapie et d’une chimiothérapie avant la chirurgie permet une réduction importante du risque de récidive et de décès. La survie sans retour ou progression de la maladie est de 31,6 mois avec l’association immuno + chimio, contre 20,8 mois avec la chimio seule ».
« À 1 an, 76,1% des patients du premier groupe n’ont pas vu la maladie revenir contre 63,4% dans le second groupe, et à 2 ans ils sont respectivement 63,8 et 45,3% », précise la journaliste.
Elle ajoute que « le traitement néoadjuvant a fait disparaître complètement la tumeur chez 24% des patients traités avec la double thérapie, contre 2% de ceux n’ayant reçu que la chimiothérapie. En outre, l’ADN tumoral circulant (des morceaux de matériel génétique de la tumeur circulant dans le sang), recherché chez 89 patients, n’a pas été retrouvé chez 56% de ceux ayant reçu l’immunothérapie, contre 35% de ceux ayant eu la chimiothérapie seule ».
Soline Roy poursuit : « Au cœur de cette réussite, le nivolumab, un anticorps monoclonal développé depuis 2005 et appartenant à Bristol Myers Squibb qui a financé l’étude. […] Pour le poumon, cette nouvelle stratégie néoadjuvante vient d’obtenir une autorisation de la FDA, l’autorité régulatrice américaine. Le Pr Girard espère qu’il en sera bientôt de même en France ».
La journaliste indique que « le nivolumab se fixe sur les récepteurs d’une protéine de surface de certains lymphocytes T, gênant les cellules tumorales qui ne peuvent plus s’y «accrocher» pour les empêcher d’agir. Les cellules immunitaires retrouvent ainsi toute leur capacité à repérer et éliminer les cellules cancéreuses ».
Le Pr Girard explique qu’« il y a un rationnel à faire de l’immunothérapie lorsque la tumeur est encore en place, plutôt qu’après la chirurgie. Tant que la tumeur est là, le volume d’antigènes tumoraux est plus important et stimule donc mieux les cellules immunitaires ».
« La chimiothérapie associée, constituée de sels de platine, va quant à elle directement détruire les cellules tumorales », ajoute Soline Roy.