Gestion de la santé
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Date: December 12, 2017 11:22AM
« Sur l'hôpital, nous sommes arrivés au bout d'un système »
Libération / Mediscoop 12 décembre 2017
Libération observe que « depuis 6 mois qu’elle est en fonction avenue de Ségur, la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, qui débarquait dans le monde de la politique, a plutôt convaincu ».
« D’abord en retissant les liens avec les professionnels de santé, sérieusement mis à mal par le gouvernement précédent, mais aussi en renvoyant une image de compétence dans un univers qu’elle connaît par cœur », note le quotidien.
Le journal publie un entretien avec la ministre, qui « fait le bilan de 6 premiers mois d’exercice. Où elle a pris la mesure des choix difficiles qui lui incomberont. Elle pointe notamment la proportion d’actes inutiles et les effets délétères des exigences de rentabilité. […] Elle se dit inquiète de l’état d’essoufflement de notre système de santé. Pour la première fois, elle évoque des «décisions difficiles» qui devront être prises ».
Agnès Buzyn déclare notamment : « Nous avons d’ores et déjà fait des choses dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui marque la priorité donnée à la prévention, et on a pu orienter l’action sur des thématiques qui me tiennent à cœur. Par exemple, pour l’accès aux soins dans les territoires, j’ai proposé une approche radicalement différente, concrète, pragmatique qui se fonde notamment sur les moyens que nous donnons aux acteurs sur le terrain d’agir pour construire leurs solutions. […] Pour autant, j’ai le sentiment qu’il n’y a pas eu assez de choix courageux qui ont été faits par le passé, et on va devoir transformer les choses en profondeur ».
La ministre souligne ainsi que « de vrais défis nous attendent, notamment sur la pertinence des soins, et une restructuration de nos hôpitaux est indispensable. Il va falloir recentrer leur activité sur leur valeur ajoutée et la médecine de recours, en renforçant leur capacité à accueillir tout le monde. Il faut surtout redonner confiance aux équipes de l’hôpital et du sens à leur mission ».
Agnès Buzyn remarque qu’« on réduit souvent le problème à des questions financières et budgétaires. Parfois, ce sont des choix stratégiques et organisationnels qu’il faut faire. Sur la santé et l’hôpital, je ne dis pas qu’il n’y a pas besoin d’argent, mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire et d’un système. Par exemple, avec la tarification à l’activité, la T2A : ce système a fait croire à l’hôpital public qu’il devait se concentrer sur des activités rentables, qu’il devait se sentir une âme d’entreprise… ».
« Cela ne veut pas dire qu’il ne doit pas faire attention à ses budgets, mais l’hôpital apporte aussi autre chose, en termes de service public, d’accueil, de compétence. Nous avons risqué de faire perdre le sens de la mission de l’hôpital aux équipes en leur faisant croire qu’elles ne devaient faire que la rentabilité. Les équipes hospitalières ont été malheureuses de ce virage. Et cette logique est arrivée à son terme », observe l’hématologue.
Elle précise : « Il faut changer la place de l’hôpital public dans notre système. C’est une urgence. Nous allons nous y atteler dès l’année prochaine avec tous les acteurs concernés, y compris pour traiter de la bonne articulation entre la ville, la médecine de ville, et l’hôpital ».
Agnès Buzyn évoque en outre « 20, 25, 30% d’actes non pertinents : les taux varient, mais interrogez n’importe quel médecin, il sait qu’un certain nombre sont inutiles, redondants, et pourtant facturés et remboursés. Nous ne pouvons plus nous le permettre. Des opérations chirurgicales ne devraient pas avoir lieu ».
« Il faut mieux informer les patients et sensibiliser les professionnels de santé, qu’ils aient des guides de bonnes pratiques, et que la Haute Autorité de santé (HAS) définisse ce qui est pertinent ou pas. […] C’est un travail à long terme, mais nous allons lancer des grands chantiers sur des pathologies de référence. La HAS donnera des indicateurs de qualité, et ensuite il s’agira d’embarquer professionnels de santé et malades autour de ces parcours de santé très efficients », indique la ministre.
Et concernant le tiers payant généralisé, Agnès Buzyn déclare : « Nous avons pris une décision pragmatique. Le dispositif prévu par la loi n’était ni applicable ni faisable à très court terme. Un rapport me sera rendu le 31 mars pour un calendrier de faisabilité. Et surtout pour identifier les populations qui ont besoin en priorité du tiers payant. Car c’est mon objectif : que personne ne renonce aux soins pour des raisons d’avance de frais ».
Résumé de l'article de Libération dans la revue de presse de l'Inserm 12/12/2017
Bilan des six premiers mois d’exercice d’Agnès Buzyn
Dans un entretien à Libération, Agnès Buzyn dresse un bilan de ses six premiers mois d’exercice. Elle a su, au cours de ces derniers mois, retisser « les liens avec les professionnels de santé, sérieusement mis à mal par le gouvernement précédent, mais aussi en renvoyant une image de compétence dans un univers qu’elle connaît par cœur », estime le quotidien. La ministre explique toutefois qu’il y a encore de grands défis à relever dans les prochains mois, à l’image de « la pertinence des soins, et une restructuration de nos hôpitaux est indispensable. Il va falloir recentrer leur activité sur leur valeur ajoutée et la médecine de recours, en renforçant leur capacité à accueillir tout le monde. Il faut surtout redonner confiance aux équipes de l’hôpital et du sens à leur mission. » Face aux actes non utiles, elle juge nécessaire « de mieux informer les patients et sensibiliser les professionnels de santé, qu’ils aient des guides de bonnes pratiques, et que la Haute Autorité de santé définisse ce qui est pertinent ou pas ».
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